Jo Witek - Areuh

Interview Jo Witek

Interview de Jo Witek autour de sa collection Areuh.

 

#1. Quelle est l’origine du projet Areuh ?

Je suis allée rencontrer des bébés en crèche. J’ai découvert un monde que j’avais oublié, avec un autre regard que celui de mère, celui d’autrice. Accompagné de mon fils musicien qui a joué du jazz, j’ai lu une histoire à des bébés de 0 à 1 an, et là, silence dans la crèche.  J’ai vu des petits de 6 mois qui m’écoutaient avec une acuité rare.

C’est cette écoute des bébés qui m’a donné envie de travailler pour eux. Je me suis intéressée aux recherches du Babylab et immergée dans le travail des psycholinguistiques, neurologues et pédopsychiatres, qui étudient ce déclenchement du langage et les bonnes conditions de cette mise en route. Au début tout est musique, et c’est pour cette raison que j’ai eu envie d’une collection qui associe musique des mots à musique tout court.

#2. Que souhaites-tu transmettre aux bébés et à leurs parents ?

Je me suis documentée pour être à la hauteur des enjeux de l’échange parents-enfants et de ce qu’attendent les bébés : attention, invitation au plaisir de découvrir des sons, des mots répétés, un souffle  qui rassure…Ensuite, je me suis fait confiance, j’ai travaillé le texte avec tendresse et instinct.

J’ai aussi écrit pour inviter l’adulte (parents et professionnels de la petite enfance) à s’amuser avec les mots et leur musicalité : répétitions, onomatopées, rythmiques, silences. L’adulte est d’ailleurs représenté dans les illustrations d’Emmanuelle Halgand. C’est une collection autant pour les parents qui apprennent à devenir parents que pour les bébés en route vers le langage. 

#3. Quel est ton rapport à l’oralité et à la musique ?

La lecture à voix haute a toujours fait partie de ma vie. C’est une lecture du partage que d’essayer de mettre en bouche les mots tels que je les avais ressentis à l’écriture.

Le bébé qui entend d’abord la voix de l’histoire pourra ensuite reconnaître l’univers de l’album dans la musique (sans mots). Flavia Perez qui compose pour les adultes et les petits affirme que » rien n’est plus difficile que de composer pour un bébé : être simple sans être simpliste. »

Il y a chez les 0-3 ans un lien fort entre la musique des mots et le mouvement du corps. À partir des mots, des phrases, des phonèmes, des syllabes (au-delà même de la compréhension) l’enfant peut avoir envie de bouger, de découvrir son corps et ressentir la résonance des mots dans son corps.  Comme pour la musique…

#4. Un dernier mot ?

Le développement de la communication cognitive et affective est déterminé par la qualité des échanges avec l’entourage. Et puisque l’enfant apprend en écoutant, en observant, proposons-lui de jolies choses toutes simples comme les 4 saisons, pour commencer...

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