Arnaud Thorette & Johan Farjot - Siam, au fil de l'eau

Arnaud, Siam – Au fil de l’eau est votre premier ouvrage en tant qu’auteur jeunesse. Comment est née cette histoire ?

J’imagine des contes et des spectacles musicaux aux côtés de Johan Farjot depuis une vingtaine d’années. Raconter des histoires en musique a toujours fait partie de moi. En 2016, il y a eu l’aventure de Georgia – Tous mes rêves chantent aux côtés de Timothée de Fombelle (Gallimard Jeunesse). Avec lui, j’ai pris confiance en mes rêves d’écriture !

Je portais en moi depuis longtemps l'histoire de cette petite fille à la recherche de son père. J’ai souhaité que le destin de Siam prenne vie au Vietnam, un pays qui a bercé mon enfance car mon grand-père y a vécu pendant la guerre d’Indochine.

Écrire une histoire, écrire des chansons… est-ce différent ?

Je suis musicien, et les notes de musique sont pour moi un vecteur d’émotion naturel ! Le défi de ce projet était que l'histoire avance grâce aux chansons.

Il fallait donc que le texte et la musique soient étroitement liés. Nous souhaitions aussi que chaque mélodie ait une identité forte, pour évoquer les personnages ou l’action. Ces contraintes de forme m’ont guidé, et j’ai pu évoquer dans les textes des chansons certaines émotions qu’il m’aurait été difficile d’exprimer sans musique.
Johan Farjot, mon complice, a rendu tout cela possible. Écrire à ses côtés est très stimulant car il fait preuve d’une grande imagination.

Johan, quel a été votre travail musical à partir de la trame littéraire qu’Arnaud a imaginée ?

C’est un travail collaboratif passionnant d’illustration sonore ! Nous avons travaillé ensemble à la structure musicale du conte dans son entier.
Nous avons tous les deux une passion pour la chanson, et surtout une volonté farouche de ne jamais nous cantonner à un style. Chaque situation narrative m’a permis de penser un contexte musical, parfois au premier plan, quand il s’agissait pour les personnages de s’exprimer à travers une chanson, parfois au second plan, quand il s’agissait de participer à l’atmosphère d’un passage particulier. J’ai eu le privilège d’écrire et de penser l’orchestration des musiques, avec ce luxe d’être entouré de musiciens de grand talent, et surtout des voix chantées émouvantes : le casting a illuminé et incarné les personnages de l’histoire.

Parlez-nous du casting. Comment avez-vous choisi les narrateurs, les interprètes ?

AT / JF : Nous sommes très heureux d’avoir pu réunir un tel casting. Cela nous a mis une belle pression, car écrire ou composer pour tous ces artistes talentueux n’est pas à prendre à la légère !
Nous avons surtout cherché à ce que chaque personnage et chaque chanson soient adaptés à son interprète, à sa voix ou à son univers artistique. Nous avons choisi les mots et les notes de musique pour que tous soient heureux de venir enregistrer à nos côtés. Marie Oppert, Albin de la Simone, Karine Deshayes, Rosemary Standley – des amis proches – ont été les premiers à enregistrer. Puis Sara Giraudeau, marraine de l’association Le Rire Médecin, a accepté de chanter. Enfin, Tim Dup a répondu présent pour jouer le rôle de James. Certains artistes comme Juliette, Vanille ou Yanowski ont enregistré à distance pendant le confinement. Un grand merci à toutes et tous !

Siam est entourée de 3 oiseaux clowns. Pourquoi ce choix ?

AT : Gérard Jugnot et François-Xavier Demaison – parrains de l’association Le Rire Médecin – ont souhaité faire partie de l’aventure. Puis Ariane Ascaride a répondu présente : nous avions réuni trois acteurs incroyables ! J’ai donc pu écrire leurs rôles respectifs en pensant à eux. Ils incarnent des oiseaux clowns surprenants, qui sont les confidents de Siam. Surtout, je rêvais de les faire chanter ! Les clowns sont au coeur du travail de l’association Le Rire Médecin : il était important pour nous tous qu’ils soient présents dans ce conte.